Société

Point de vue sur la parité



La parité entre femmes et hommes dans les instances politiques, administratives ou professionnelles constitue-t-elle un préalable à l'instauration d'une démocratie ou, au contraire, est-elle une preuve de la réalité de cette démocratie ? Est-ce parce que les pays anglo-saxons ou scandinaves sont plus démocrates que la France que les élus y sont aussi bien des élus que des élues ? Est-ce en y imposant des quotas qu'ils sont devenus plus démocrates ? Je l'ignore. Par contre, ce que je sais, c'est que les "pays à quotas" sont des pays communautaristes.

Dans ces pays (qui constituent l'écrasante majorité des démocraties), l'individu n'est souvent reconnu qu'à partir de la reconnaissance de sa (ou ses) minorité(s)d'appartenance. Dans ces pays, on ne connaît ainsi que ce que j'appellerai une "laïcité au second degré". Dans ces pays (tous sauf la Turquie et la France), la laïcité n'est pas inscrite dans la constitution. Par contre la reconnaissance des "minorités" l'est. Vous pouvez y pratiquer n'importe quelle religion, mais vous devez en avoir une. Vous avez droit à un nombre de députés correspondant à l’importance de votre communauté re1igieuse, linguistique, raciale dans le pays.

A l'inverse, la France ne reconnaît aucune communauté alors que l'Union Européenne est en train de la mettre en demeure de les reconnaître, mais reconnaît à chaque individu-citoyen ou citoyenne les mêmes droits (et devoirs, évidemment) que n'importe quel autre individu, sans qu'il ait besoin de revendiquer cette reconnaissance à travers sa langue, sa religion, sa couleur de peau ou son sexe. Sur ce point, je persiste à parler de sexe et non de genre. En effet, pour moi, le genre reste un substantif essentiellement grammatical qui comporte trois catégories : masculin, féminin et neutre alors que le sexe n'en comporte que deux. Et tant pis si, en français, le neutre prend la forme grammaticale du masculin!

J'appartiens à un mouvement pédagogique, les CEMÉA, qui revendique un fonctionnement démocratique. Nous n'y avons jamais fixé de quota de représentativité au conseil
d'administration de l'association des CEMÉA de la région PACA qui comporte pourtant, depuis sa création, autant d'hommes que de femmes.

En résumé, pour moi, la parité n'est pas une condition mais une conséquence de la démocratie. A l'inverse, imposer des quotas de femmes, d'athées, de jaunes, de retraités ou de handicapés physiques constitue une régression de la démocratie en reconnaissant non plus comme individu-citoyen, mais comme échantillon d'une communauté sexuelle, religieuse, raciale, d'âge ou médico-sociale. Où est l'avancée démocratique ?

Gérard A. Castellani IA IPR honoraire

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